Tout n’est pas sombre lorsqu’il s’agit du recyclage des batteries lithium-ion pour les VE.
Avec l’essor des VE et des batteries qui les alimentent, la demande en minerais devrait elle aussi monter en flèche. Le lithium, le cobalt, le nickel et le cuivre sont tous des minerais utilisés pour fabriquer des batteries au lithium-ion ; la grande majorité provient de mines situées en Russie, en République démocratique du Congo et en Chine, où la gestion de l’environnement et les droits de l’homme sont souvent laxistes.
De plus, la demande croissante de minerais pourrait également entraîner des pénuries d’approvisionnement et de fortes variations de prix, selon certains experts. Cela conduit les fabricants à expérimenter de nouveaux mélanges de matières premières, comme des batteries à faible teneur en cobalt ou sans cobalt. Des recherches sont également en cours pour éliminer le nickel. Cependant, l’industrie des VE est loin d’avoir complètement supprimé les minerais nécessaires aux batteries lithium-ion.
La pression croissante exercée par les parties prenantes du secteur oblige les fabricants de batteries et les constructeurs automobiles à adopter des solutions plus durables pour l’approvisionnement en matériaux. Et un meilleur recyclage pourrait bien être la solution.
De nouvelles techniques qui favorisent un recyclage sans produits chimiques et plus direct et évolutif permettent de récupérer davantage de matériaux des batteries lithium-ion qui ont atteint la fin de leur première vie utile. Ces nouvelles approches du recyclage des batteries pourraient inévitablement réduire la nécessité de raffiner et de transporter de nouveaux minerais. D’après certaines prévisions, les minerais recyclés pourraient fournir jusqu’à 50 % de ceux nécessaires à la fabrication de nouvelles batteries d’ici 2040.
Lorsque les batteries lithium-ion atteignent leur fin de vie utile dans les VE, elles conservent souvent encore environ 2/3 de leur stockage d’énergie. Elles pourraient donc être réutilisées pour des applications nécessitant des niveaux de puissance plus faibles, voire pour le stockage de secours des énergies renouvelables, comme les parcs solaires ou éoliens.
Yole Development, un cabinet de conseil européen, prévoit que « la valeur mondiale du secteur des matériaux recyclés pour les technologies lithium-ion augmentera à un TCAC de 25 % entre 2020 et 2025, avec une valeur de marché totale proche de 1,2 milliard de dollars après la seule période de cinq ans ». D’ici 2040, ce chiffre devrait atteindre 24 milliards de dollars, ce qui souligne l’énorme opportunité pour les recycleurs de batteries de VE, et les fabricants.
Tesla a annoncé en 2020 son intention de mettre en place des capacités de recyclage de batteries dans sa Gigafactory au Nevada. L’usine est organisée pour extraire des minerais, notamment du cobalt et du cuivre, afin qu’ils puissent être réintroduits dans la chaîne de valeur. Et ce n’est qu’un début.
En somme, les opportunités abondent pour créer une économie circulaire plus viable et durable avec les batteries des VE.